LA FRANCE à la CONQUÊTE de ces MARCHÉS
Le Savoir Faire français sur ces marchés qui s'ouvrent
L’Iran, la « Chine du Moyen-Orient », une opportunité française ?
Le dimanche 17 avril 2016, un petit événement diplomatique et économique s’est joué dans les airs entre Paris et Téhéran.
Après des années d’isolement international, principalement causé par le nucléaire iranien, Air France relance ses vols en direction de la République Islamique. Ce dimanche, c’était tout un comité d’hommes politiques et de représentants du monde économique qui a pris place en direction de l’aéroport « Imam Khomeyni » pour ce premier vol historique.
EXTRAITS
L’Iran a en effet tous les atouts pour séduire les entreprises étrangères. C’est la conséquence directe de l’accord conclu sur le programme nucléaire iranien en juillet 2015 : en respectant ses engagements (limitation d’enrichissement en uranium, de production de plutonium, renforcement des inspections de l’AIEA…) l’Iran bénéficie d’une levée des sanctions internationales et de l’embargo économique des puissances européennes et américaines. Cet abandon des sanctions, officiel depuis Janvier dernier, ouvre des perspectives économiques exceptionnelles, surtout pour les multinationales et les PME françaises.
Capital humain et consommation intérieure
Le potentiel de l’Iran, ce sont aussi les iraniens. Dans ce pays largement urbanisé, avec une classe moyenne développée, le taux d’alphabétisation oscille entre 95 et 99%. En République Islamique d’Iran, plus de 58% des jeunes sont diplômés de l’enseignement supérieur, dont une majorité de femmes. A titre d’exemple, le pays est classé au 16ème rang mondial pour le nombre d’articles scientifiques publiés dans des revues spécialisées (médecine, chimie…).
L’embargo international de ces dernières années n’a pas fait disparaître ce terreau favorable à l’économie.
Automobile, aérien, ferroviaire : des besoins exponentiels dans les transports.
L’Iran subit un embargo américain depuis 1996, et européen depuis 2012. De ce fait, le parc automobile iranien est largement en dessous de ses capacités, en termes de nombre de véhicules et qualité de ceux-ci. Pour les entreprises automobiles, l’Iran est l’Eldorado par excellence. En moyenne dans le monde, le ratio global est de 165 véhicules pour 1000 habitants (en France, 432 pour 1000 habitants). En Iran, le rapport n’est que de 89 véhicules pour 1000 habitants.
En France, il n'y a pas qu'Airbus et Renault
qui vont faire affaire avec l'Iran
Comme à Rome, le passage du président iranien à Paris devrait donner lieu à la signature d'importants contrats commerciaux. Téhéran a ainsi annoncé un vaste accord avec l'avionneur européen Airbus, qui porterait sur 114 appareils.
En Italie, une quinzaine d'accords portant sur un total de 15 à 17 milliards d'euros ont été signés.
A la tête d'une délégation d'une centaine d'acteurs économiques et de plusieurs ministres, le président iranien vient surtout en Europe pour les affaires. Il doit rencontrer jeudi le patronat français et le président François Hollande, avec lequel il doit tenir une conférence de presse conjointe, selon la présidence française.
Avant de prendre l'avion pour l'Europe, Hassan Rohani a lui-même fait état lundi de certains projets: "Dans le domaine des transports, des documents seront signés en France, nous devons moderniser notre flotte aérienne et acheter des locomotives".
Une classe moyenne de presque 30 millions d'Iraniens
Avec un pays trois fois grand comme la France, les Iraniens privilégient dès que possible le transport aérien. "Sur une flotte nationale de 225 avions, 125 ne marchent pas, témoigne Thierry Coville, de l'IRIS. L'Iran prévoit d'en acheter 500 dans les dix prochaines années."
PSA Peugeot Citroën a ainsi officialisé jeudi, dans un communiqué, son retour très attendu en Iran, avec une coentreprise qui pourra investir jusqu'à 400 millions d'euros sur cinq ans.
Le potentiel pour PSA, Renault et leurs sous-traitants est considérable. Les exportations de ce secteur représentaient en 2004 un montant de 1,3 milliard d'euros, soit 60% du total de nos ventes. En 2014, elles sont tombées à 38 millions...
Mais les opportunités de ce nouveau marché de 80 millions d'Iraniens dépassent largement Airbus et l'automobile. Voici une liste des secteurs qui peuvent en profiter.
Article : Huffingtonpost
Infrastructure et bâtiment
Pendant l'embargo, l'Iran a pratiquement cessé d'investir dans ses infrastructures. Plusieurs aéroports sont à reconstruire en urgence. Le savoir-faire de groupes comme Bouygues ou Eiffage, reconnu dans le monde entier, leur donne une longueur d'avance.
"Aéroports de Paris s'intéresse à la réalisation du design du terminal 2 de l'aéroport de Téhéran, et Vinci négocie des contrats avec ceux de Mashhad et Ispahan", rappelle l'avocat d'affaires franco-iranien, Ardavan Amir-Aslani, dans une interview à la Tribune.
Energie
Pour une fois, cette question n'est pas au premier plan, mais elle est toujours incontournable. "L'Iran a un besoin de compétences notamment pour l'entretien des installations des champs pétroliers et gaziers", précise Thierry Coville, spécialiste du pays. Les relations de Total avec l'Iran sont déjà anciennes. Surtout, il ne l'a jamais quitté malgré les sanctions.
Traitement de l'eau
L'Iran est confrontée à de grosses difficultés pour son approvisionnement en eau. Le climat d'une bonne part de son territoire est semi, voire franchement désertique. Antoine Frérot, le PDG de Veolia, a profité de la tribune du Forum économique de Davos pour déclarer son amour à la République islamique.
"Le marché iranien nous intéresse, ne serait-ce que pour nos activités très classiques en matière d'accès à l'eau potable pour les villes, mais également pour soutenir, en matière de services environnementaux, leurs industries, notamment leurs industries pétrolières", a-t-il confié à l'AFP.
Hôtellerie
Qui dit ouverture au monde, dit tourisme, donc hôtellerie. Le groupe Accor a pris une longueur d'avance sur ses rivaux étrangers en signant dès le mois de septembre plusieurs accords décisifs.
"L'Iran a absolument tout, une histoire très riche, une géographie extraordinaire... [et un] véritable sens de l'hospitalité. Si vous regardez le potentiel de l'Iran, nous devrions gérer près de 100 hôtels", a déclaré Sébastien Bazin, PDG du groupe, au Financial Times .
Après l'obtention de l'exploitation de deux hôtels à Téhéran, devenu un Ibis et un Novotel, Accor espère ouvrir des établissement dans 20 villes au moins, y compris avec sa marque haut de gamme Pullmann.
Agroalimentaire et alimentation
C'est sûr, Pernod Ricard et Cochonou n'y feront pas fortune. Pour tous les autres acteurs du marché de l'alimentation, les opportunité sont innombrables. "Le problème du pays vient avant tout de la transformation des produits", explique Thierry Coville, de l'IRIS.
Précurseurs, le groupe fromager Bel (Vache Qui Rit, Leerdamer, Boursin...) est implanté depuis 2007, tout comme Danone, qui est bien implanté dans les produits laitiers et l'eau, ses métiers historiques.
Tous les métiers techniques qui gravitent autour de la l'industrie agroalimentaire, comme les emballages, tentent aussi tirer leur épingle du jeu. D'après Les Echos, une vingtaine d'équipementiers français de l'industrie agroalimentaire ont participé en 2015 au salon professionnel Foodbev à Téhéran.
Concernant la distribution, le groupe Carrefour, numéro deux mondial du secteur, y exploite des magasins Hyperstar, en association avec MAF, son partenaire pour le Moyen-Orient.
Electroménager
Contrairement à d'autres pays émergents, l'Iran possède déjà une véritable classe moyenne. Elle représenterait environ 30 millions de personnes.
"Celle-ci a l'habitude de faire elle-même la cuisine à la maison et se rapproche beaucoup, dans son mode de vie, des Européens", a confié Frédéric Verwaerde, DG adjoint du groupe SEB, aux Echos. La réouverture du marché nous ouvre le champ des possibles, tant en termes de distribution que de partenariats industriels. Les marques Tefal et Moulinex sont très fortes dans le pays."
PSA avec sa marque DS héritée de Citroën à la conquête du marché iranien à Téhéran en ce mois de janvier 2016.
C'est par l'intermédiaire de la société ATI motor, filiale du groupe Arian Capital Management, un intervenant de premier plan dans le domaine de la distribution automobile en Iran, que DS sera commercialisée d'une façon exclusive par son réseau.
Inauguration du Showroom de Téhéran
Ati moteur s'est engagé à établir un réseau de vente et de service exclusif en ligne avec les normes haut de gamme de
la marque DS en
Iran.
Ils indiquent qu'ils se différencieront par des voitures de première qualité avec une touche de
Paris, combiné à leurs services, des plus professionnels, correspondant aux critères de qualité exigés pour la
commercialisation de cette gamme de véhicules.